Quoi?
C’est déjà le 6?
Mais vous ne me laissez jamais dormir vous hein?
Pour une fois, ma rubrique est tout à fait dans l’actualité. Le mois de janvier c’est le mois des souhaits par excellence.
Je sais que, consciemment ou non, vous avez pris des résolutions. Même les plus ronchons d’entre vous qui répondent systématiquement qu’on ne peut rien leur souhaiter de mieux ou de pire pour la nouvelle année cachent au fond d’eux des souhaits secrets, parfois même inavouables.
Certains clament que le passage d’une année à une autre les laisse de marbre. Je n’en crois rien non plus. Comme le défilement des jours (Annie Cordy pense toujours que « ça ira mieux demain » ), le défilement des mois, des années, des décennies rythme notre vie au même titre que les saisons, la lune et le soleil ou le cycle menstruel de Lady Gaga. Le passage à une nouvelle année, que vous le vouliez ou non, est un repère social. La remise des pendules à l’heure deux fois par an – en janvier et en septembre – est nécessaire. Sans remise en question, sans espoir, la société crève. En quelque sorte, se créer de nouveaux espoirs relève de l’instinct de survie.
Mais laissons ces considérations de côté pour nous recentrer sur ce qui nous intéresse le plus. C’est à dire MOI.
L’année dernière, ma top résolution était de m’inscrire à des cours de théâtre. Ça faisait longtemps que j’y pensais, sans oser franchir le pas. Cette démarche est très implicante quand on y réfléchit. Se retrouver sur une scène devant des gens que l’on ne connaît pas, ou pire, devant des gens que l’on connaît bien, et devoir exprimer des sentiments en toute impudeur n’est pas un truc naturel. En tous cas, pour moi ça ne l’est pas. Vivre dans un groupe avec lequel on évolue au fil des semaines ne l’est pas plus.
En me retournant, je peux donc me dire que j’ai tenu au moins une résolution 2010… Et, pour l’instant, je pense que c’est l’une des meilleures décisions que j’ai prises depuis un sacré bout de temps.
Pourtant, 2010 a été loin d’être une année parfaite.
En 2010, j’ai perdu un ami très cher, mais si vous me lisez régulièrement, vous le savez déjà. Le souvenir de notre amitié vient me hanter très souvent encore. Ma psy dit que je suis quelqu’un de très sensible. Je ne sais pas si elle a raison. Je me considère souvent comme ‘insensible. Je ne sais pas pleurer. La vie coule sur moi comme sur un imperméable. Et pourtant je me rends compte que je ne me débarrasse pas si facilement de mes émotions. Cet ami est toujours dans mon coeur. Il me manque, même si je sais que je ne reviendrai pas en arrière. Je suis comme Marie-France, je ne reviens pas sur ma décision… Tout simplement parce que cette décision est mûrement réfléchie, sous pesée, emballée et bien envoyée. Je ne me sentais plus respecté dans histoire d’amitié.
Il me manque.
En 2010, l’un de mes collègues, à peine quarante ans, est mort subitement. Cette nouvelle a laissé tout le monde un peu abasourdi au bureau. Rendez vous compte, un mec vient taper la discussion en riant à gorge déployée dans votre bureau et vous apprenez deux semaines plus tard qu’il est décédé chez lui, seul et qu’il a fallu une semaine pour que l’entourage ne découvre sa disparition…
La douleur de sa famille, son frère et sa mère effondrés aux obsèques m’ont, une fois de plus, fait prendre conscience de la futilité de certaines préoccupations.
En 2011, je me souviendrai, et vous aussi j’espère, que les petits tracas de la vie quotidienne sont relatifs. Quand on prend conscience que l’on peut mourir demain, est-ce que finalement le fait que votre moitié ait posé la tasse sur l’évier plutôt que de la mettre DANS l’évier est fondamental? Est-ce que ce dossier urgent à rendre pour demain et sur lequel vous n’avez pas encore pondu une ligne est vital?
Tout ça n’est pas grave. Ce qui est grave, c’est d’oublier de vivre. de ne pas faire attention à ses proches. De ne pas leur dire suffisamment qu’on les aime et de le regretter amèrement plus tard. Ce qui est grave c’est de passer à côté de tout ce qui vous importe dans la vie à cause de tout ce qui ne devrait être que préoccupation accessoire.
En 2010, mes parents ont perdu leur meilleure amie, qui était aussi ma marraine. Nous avons été choqués. Mon père ne s’en est pas encore remis. Trop jeune pour mourir, trop de souvenirs gravés à jamais dans nos esprits, trop de tranches de vie qui ne reviendront pas. La douleur est sourde. Le deuil n’est pas achevé. Elle vivait le 19 décembre mais plus le 20. Difficile à accepter pour un esprit mal foutu comme le mien. La permanence des choses n’est qu’une vision de l’esprit. Tout commence et tout finit, parfois sans crier « Gare! ».
Et tant que tout continue, j’ai une top résolution pour 2011: en profiter.
2011 est là. Je suis heureux. J’aime celui qui partage ma vie, mes amis m’entourent, je sens la sérénité pénétrer chaque jour un peu plus profondément dans mon corps, dans mon sang et dans ma tête.
En 2011, je veux avancer encore, me découvrir un peu plus, m’ouvrir à de nouvelles choses et à de nouvelles personnes. Je vous souhaite à vous aussi de vous sentir bien dans votre vie et de remplir de manière merveilleuse le costume qui fait que vous être VOUS.
Alors, puisqu’il est d’usage de le dire:
BONNE ANNÉE 2011 À TOUS!!!
Santé, bonheur, joie, prospérité, sexe, amour, amitié, pas de doigt coincé dans la porte (… ni ailleurs), des costumes bien coupés, une nouvelle coupe de cheveux qui les fera tou(te)s tomber dans vos bras et UN NOUVEL ALBUM DE MADONNA.
Madonna est certaine que vous passerez une année merveilleuse.
Ditom
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