Vous allez dire que je ne parle que du passé, mais avec mon age déjà canonique on se remémore les moments les plus joyeux de ses jeunes années et quelle meilleure période que l’approche des fêtes de fin d’année pour en parler. Dans ma famille très catholique, ce n’était pas le Père Noël qui apportait les jouets mais le petit Jésus. J’habitais dans les Vosges (oui je sais vous allez tous penser à l’affaire Grégory qui fait passer les habitants de ce département pour des demeurés) mais ma famille avait une longue tradition alsacienne et cette tradition était encore très vive au moment de Noël. Ma grand mère strasbourgeoise qui habitait avec nous dans la maison familiale (en fait nous habitions dans sa maison) se chargeait d’organiser tous les préparatifs de cette fête. Et elle y mettait du cœur. Quelques semaines avant la fête elle condamnait une pièce de la maison pour y mettre le sapin décoré et les cadeaux et elle commençait à fabriquer les petits gâteaux alsaciens : Les « Bredalas ». Comme tout dialecte non écrit l’orthographe de ce mot diffère suivant le village ou on se trouve mais l’idée est la même : Des petits gâteaux de toute forme et de toute composition. J’ai souvenir de 4 ou 5 sortes, mais elle en fabriquait des quantités industrielles et nous en mangions jusqu’à Nouvel an. A mon adolescence, je l’aidais à les fabriquer et je m’empiffrais de la pâte crue de ces gâteaux. Je vous livre quelques recettes que je tire d’un carnet plein de jaune d’œuf, de farine et de pâte.
Pour confectionner ces gâteaux on utilise des découpes de toutes les formes, certaines que je possède datent encore de ma grand mère :
Moules
Voici quelques recettes:
Les Butterbredele :
250 grammes de beurre
250 grammes de sucre
500 grammes de farine
4 œufs entiers
Dans une terrine en terre ou un gros saladier, mélanger la farine et le beurre découpé en petits morceaux, ajoutez le sucre, puis les œufs un à un en mélangeant bien pour obtenir une pâte homogène. Laissez la pâte reposer 2 heures au réfrigérateur.
Etaler la pâte sur une plaque farinée (j’utilise une plaque en bois assez grande trouvée chez Ikea) avec un rouleau à pâtisserie pour arriver à une épaisseur d’un peu moins d’un centimètre. Avec les moules (ou à défaut avec un verre) découper les petits gâteaux et les déposer un à un sur une plaque beurrée. Dorer le dessus au pinceau avec un jaune d’œuf mélangé avec un peu d’eau. (Garder le blanc pour la suite). Cuire au four à environ 200°C pendant quelques minutes en surveillant bien la cuisson. (Ils deviennent vite noirs si on ne surveille pas). Pendant la cuisson de la première plaque, préparer la suivante en reprenant les restes de découpe et de la nouvelle pâte jusqu’à épuisement. Déposer les petits gâteaux cuits au fur et à mesure sur une voilette pour les laisser refroidir.
Les Schwowebredele (Petits gateaux souabes, la région allemande juste en face de l’Alsace):
250 grammes de farine
250 grammes de sucre
2 œufs
250 grammes d’amandes pilées (je passe des amandes entières avec leur peau au mixer, c’est meilleur que les amandes mondées qu’on trouve dans le commerce)
250 grammes de beurre
1 paquet de levure chimique (chez nous on dit de la levure alsacienne)
1 paquet de sucre vanillé.
2 cuillères à café de cannelle en poudre
1 pincée de muscade (le mélange à pain d’épices peut remplacer les deux derniers ingrédients)
des écorces d’orange confites découpées en petits morceaux.
Le principe est le même que pour les petits gâteaux précédents pour la confection de la pâte et la cuisson.
Les Anisbredele
600 grammes de farine
500 grammes de sucre
6 œufs
30 grammes d’anis étoilé en grains
1 pincée de carbonate d’amonium (on en trouve assez facilement dans les magasins spécialisés, c’est de la levure en fait)
Dans une terrine mélanger les œufs et le sucre avec une cuillère en bois jusqu’à ce que le mélange blanchisse et fasse le ruban (le mélange formé doit tomber de la cuillère en ruban et non pas en paquet). Ca prend un certain temps et il faut y mettre de l’énergie. Ajoutez l’anis, et la farine (mélanger le carbonate d’amonium avec la farine). On doit obtenir une pâte assez épaisse.
Sur une plaque beurrée et farinée, déposez des petits tas (une grosse cuillère à café). Laisser reposer au minimum une nuit à la chaleur (en hauteur dans la cuisine par exemple)
Le lendemain faite cuire à chaleur moyenne pendant quelques minutes. Comme précedemment, il faut suveiller la cuisson. Normalement les pains d’anis font « la boule ». Le bas est plus foncé que le dessus qui est presque blanc.
Voila ceux que j’ai fait la semaine dernière. (Je n’ai pas encore fait les premiers).
- Schwowebredele
Et comme je vous parlais de blancs d’œuf pas toujours utilisés, moi j’en fais des meringues. C’est très simple. Vous montez les blancs en neige très ferme en y ajoutant du sucre. Je n’ai pas la quantité car je l’ajoute au jugé (mais il n’en faut pas beaucoup). Vous déposez ce mélange sur une plaque beurrée en vous servant d’une cuillère à soupe pour estimez la taille de la meringue. Ensuite vous mettez à four très très doux. Les meringues ne doivent pas cuire, elles doivent « dessécher » tout doucement jusqu’à qu’on aperçoive une légère coloration.
Gardez tous ces gâteaux dans des boites métalliques. Il y en a de très belles comme celles de Hansli que j’ai acheté dans un magasin spécialisé de Colmar:
En regardant mes livres de cuisine (y compris les manuscrits), je me suis aperçu que toutes les quantités étaient vraiment approximatives et j’espère avoir collé au mieux avec la réalité.
Mes gâteaux n’ont certainement pas la beauté de ce qu’on trouve dans les patisseries, mais j’aime les offrir. C’est l’essentiel pour moi.
Joyeux Noël à tous.
Gégé
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